Isis aux bois hirsutes
ISIS AUX BOIS HIRSUTES
Poème de Claire Garnier Tardieu
Pour France Alvin, sculpteur
*
Tu arpentes le rivage
Isis aux bois hirsutes
Un flot
Se jette
Dans l'embouchure
de ta main
*
Tu ramasses
Les rejets de la mer
Rejetés par la mer
Fin de la diaspora
*
Bois ému
Aspergé de rencontre
Bois qui s'échauffe
comme chien de voie lactée
*
Et maintenant la danse
Peut commencer
Dans le matin
Patibulaire
La danse des bois flottés
Exténués
Creusés de rides
Horripilés
En proie à l'humain
*
Tu lances tes jambes de sarments verts
Les forêts englouties
resurgissent
Ecorcées
Dans leur silence hurlant
D'abord éblouies
Puis t'emboitant le pas
*
Ainsi tu mènes
Ton troupeau
De bois flottés
Vers des contrées
Elles-mêmes déracinées
En suivant l'étoile
De l'amour nomade
*
J'imagine que
Tu te retourne de temps en temps
Comme un berger au désert
Qui, le soir, sous la tente,
Boira le lait assoupi des étoiles
*
Comme est long
Ton regard de rivage
Tu relèves les débris
De leur nudité assaillie
Tu les arraches
Aux plis de marée haute
Les tresses de tes mains
Les emportent
Et déjà ils te reconnaissent
Plus tard ils te diront
Qui ils sont
Tu es celle
Qui aime avoir faim
*
Parfois tu contemples la mer
Et tout te manque
Parfois tu te couches sur le sable
Et les bois te recouvrent
Des tempêtes se lèvent
Forêts horizontales
A la jeune sève bleue
Les lieux sont pour la lumière
Les bois pour la gratitude
*
Raconte-nous encore
Des histoires de bois flotté
Passé de main en main
Ce soleil dans le ventre
*
Nous attendons
Mains aux genoux
Les vestiges
Que tu exhumes des failles nues
Sont notre enfance éblouie
Tout ce présent donné
Redonné
Par tes cris de colporteur
Tes gestes transhumants
*
Tu revêts la robe
De recomencement
Orante soulevée
Par sa prière
Isis sans fin
*
Poème de Claire Garnier Tardieu
Pour France Alvin, sculpteur
*
Tu arpentes le rivage
Isis aux bois hirsutes
Un flot
Se jette
Dans l'embouchure
de ta main
*
Tu ramasses
Les rejets de la mer
Rejetés par la mer
Fin de la diaspora
*
Bois ému
Aspergé de rencontre
Bois qui s'échauffe
comme chien de voie lactée
*
Et maintenant la danse
Peut commencer
Dans le matin
Patibulaire
La danse des bois flottés
Exténués
Creusés de rides
Horripilés
En proie à l'humain
*
Tu lances tes jambes de sarments verts
Les forêts englouties
resurgissent
Ecorcées
Dans leur silence hurlant
D'abord éblouies
Puis t'emboitant le pas
*
Ainsi tu mènes
Ton troupeau
De bois flottés
Vers des contrées
Elles-mêmes déracinées
En suivant l'étoile
De l'amour nomade
*
J'imagine que
Tu te retourne de temps en temps
Comme un berger au désert
Qui, le soir, sous la tente,
Boira le lait assoupi des étoiles
*
Comme est long
Ton regard de rivage
Tu relèves les débris
De leur nudité assaillie
Tu les arraches
Aux plis de marée haute
Les tresses de tes mains
Les emportent
Et déjà ils te reconnaissent
Plus tard ils te diront
Qui ils sont
Tu es celle
Qui aime avoir faim
*
Parfois tu contemples la mer
Et tout te manque
Parfois tu te couches sur le sable
Et les bois te recouvrent
Des tempêtes se lèvent
Forêts horizontales
A la jeune sève bleue
Les lieux sont pour la lumière
Les bois pour la gratitude
*
Raconte-nous encore
Des histoires de bois flotté
Passé de main en main
Ce soleil dans le ventre
*
Nous attendons
Mains aux genoux
Les vestiges
Que tu exhumes des failles nues
Sont notre enfance éblouie
Tout ce présent donné
Redonné
Par tes cris de colporteur
Tes gestes transhumants
*
Tu revêts la robe
De recomencement
Orante soulevée
Par sa prière
Isis sans fin
*
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